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Résidence n°1

de Mars à juin
Jimena Maldonado et Jan Foote

Accueil de Jan Foote et Jimena Maldonado, compositeurs, chercheurs et interprètes (musique contemporaine et traditionnelle mexicaine) sur une proposition de Jean-Pierre Lin, fondateur du tout petit festival.
Sept ateliers à l’école, travail de création avec des musiciens locaux, trois rencontres-conférences chez l’habitant et des concerts .

La musique de Jan
Jan parlera de sa musique et de ses influences et l’ accompagnera en montrant des partitions et en écoutant des enregistrements de ses compositions. Il abordera également certains des sujets qui l’animent, tels que la relation entre le temps et la musique et l’idée de «cultiver» un morceau de musique par opposition à «interférer sur le son».

La musique de Jimena
Jimena parlera de sa musique et montrera des partitions et des enregistrements de certaines compositions récentes. Elle parlera également des relations entre la musique et l’image dans la musique contemporaine et expliquera comment elle utilise la photographie et les images dans le cadre de son processus de composition et de présentation de sa musique.

Son Jarocho est une musique traditionnelle de Veracruz, au Mexique. Elle est née au XVIIIe siècle de la musique indigène, de la musique espagnole (plus précisément du flamenco) et de la musique africaine (présente à Cuba). Son Jarocho est une musique joyeuse avec de la poésie chantée et de la danse qui se déroule lors de «fandangos», des fêtes traditionnelles où la communauté se réunit pour partager de la musique, de la danse, des boissons et de la nourriture. Nous allons parler du fonctionnement de cette musique et diffuser des vidéos et des exemples de musique, ainsi que montrer comment nos instruments sont utilisés.

Dates de rencontres avec le public :

Vendredi 21 juin – 15h à l’école primaire de St Germain-de-Calberte,
restitution des ateliers musique & photographie par la classe des grands.

Dimanche 23 juin – 18h30 au temple de St Laurent-de-Trèves
Concert, suite aux rencontres des compositeurs et des musiciens locaux :
1ère partie : musique contemporaine avec Louise White, clarinette et Fred Anthouard, guitare électrique. Composition Jimena Maldonado .
2ème partie : musique mexicaine avec Jimena et Jan accompagnés la voix et l’accordéon de Manon Lemonnier, les percussions d’Arnaud , et les guitares, cuatro et ronrocco de Marc Lemonnier.

Rencontres chez l’habitant
Mardi 25 juin – 18h30 à Malhaussette
musique mexicaine avec Jan et Jimena
Dimanche 30 juin – 18h30 à Artigues
musique contemporaine de Jan Foote
Mardi 2 juillet – 18h30 à St Etienne-Vallée-Française
musique de Jimena : Musique & Photographie

Biographies

Résidence n°2

TOUS, OU AUCUN
Une geste musicale et chorale autour de Hanns Eisler

Patrick Condé, voix, comédien
Juliette de Massy, voix, chef de choeur
Laure Balteaux, violoncelle
Bogdan Nesterenko, accordéon
Choristes Soprani : Irène Mayaffre, Sophie Gautier, Guillemette Beaury, Louise White
Alti : Marie Eveille, Lili Pain, Astrid Gode , Noémie Capron
Tenors : Fabrice Foison, Yorick Labaume
Barytons-basses : Vincent Lemoine, Benoit Legrand , Etienne Chasson

Notre projet est la mise en espace d’une forme musicale, chorale, qui propose de donner à entendre les oeuvres de Hanns Eisler. Il s’agira de constituer un ensemble musical où trois instrumentistes, une chanteuse et un comédien/chanteur composer ont avec un choeur amateur comme un écho lointain du geste de Eisler qui faisait chanter les ouvriers. Il ne s’agit pas d’imiter la situation de son époque car ça n’a pas de sens en soi, mais tenter de retrouver dans le chant commun à la fois l’élan et la tension, les consonances et dissonances que la musique exigeante de Eisler offre à l’épreuve d’un choeur populaire.

Paysage Eisler – une geste sensible…

Un art de l’hétérogène, de l’unité divisée en elle-même
Hanns Eisler déclarait que « la catastrophe commence quand on sépare la musique en deux catégories : la musique légère et la musique sérieuse », ou encore musique profane et musique sacrée. Il voyait un enjeu majeur à ne plus hiérarchiser les genres dans leur exclusion réciproque, à les inclure plutôt dans une recomposition d’un monde où la plus petite ritournelle des rues voisine en intensité avec celle des grandes compositions chorales. Ainsi dans le recueil magnifique « Bilder aus der Kriegsfibel », où Brecht accola à des images de guerre ses poè mes quatrains, Eisler composa de brèves séquences pour chacun d’eux, offrant de l’épique au ton de la complainte de rues la palette d’une choralité insurgée où la douleur combat encore, ne se lamente pas, rythmes vifs et soutenus, éclats sonores déchirants mais jamais sombres ni accablants, sur fond d’une extrême douceur harmonique.
En effet, qu’il composa un chant révolutionnaire, ou une musique de scène pour Brecht, ou encore une pièce inspirée d’une élégie de Hölderlin, Eisler entendait dans les choeurs plus que la puissance d’une forme musicale : une forme destinée, adresse directe au commun et ouverture à l’étrangeté d’un monde non encore advenu. Il fut l’un des premiers à faire de l’hétérogènéïté dans l’art un combat. Il alla jusqu’à confier à des
chorales ouvrières des sonorités, des phrases et des harmonies qui relèvent de genres très différents, ou d’accents très différents au sein d’un même chant (l’envolée lyrique et l’implacable rythme de la marche dans le « Chant du front unique » par exemple, la marche y est comme soulevée du sol au lieu de s’y enfoncer sous le poids des bottes). Contre l’unité ethnique et identitaire du chant fasciste, si absolument menaçante à son époque, il affirme l’Un divisé en lui même, dialectiquement, musicalement son communisme.
Commémorer ou rendre gloire à cette démarche n’aurait aucun sens ; faire entendre aujourd’hui ce qu’elle portait comme espérance en a un, des plus vifs.

Une politique de la musique En un temps où nous vivons quant à nous l’éclatement marchand de tous les genres musicaux, des audaces les plus confinées (malgré elles) de la musique contemporaine au tout venant de la musique au kilomètre, où les cris de révolte empruntent dans la mêlée les formes parfois très vives et surprenantes du rap ou du rock métal, comment écouter aujourd’hui Hanns Eisler ? Comment faire entendre cette louange à la communauté et au conflit qui l’anime, et même structure celle ci au plus intime de son chant ? C’est ce défi intempestif qui nous anime. Car pour Eisler le communiste, c’est de la musique avant d’être de la politique, les accents d’une lutte contre le désespoir né de la guerre et l’extermination, et avant l’heure contre la séparation désastreuse inscrite dans le Spectaculaire qui s’annonce. Une politique de la musique si l’on veut, peu connue sous cet aspect, que l’on voudrait donc faire connaître au public contemporain.


La forme d’une constellation
Pour cela, la forme concert sera rendue mouvante, telle une geste sensible à l’oeuvre partout dans l’incorporation de ce chant choral si particulier, de même du rapport entre choeur et soliste, fresque gravée dans la pierre ou ondulations d’un choeur tantôt éclaté tantôt resserré selon les rythmes et les intensités. Le choeur ne représente pas le peuple, ni la foule, c’est u n choeur météore, charriant des fragments de peuple et de ses postures, mais encore choeur minéral comme fresque épique en lambeaux ou forêt sous la tempête.
Dans un rapport tendu entre le visible et l’invisible, tantôt le choeur sera perçu dans sa stature classique de corps assemblés chantants, tantôt le chant pourra être entendu sans que le choeur soit vu, ou inversement le
corps collectif des choristes sera présent sans forcément chanter, en vis à vis ou contrepoint physiques avec le ou la soliste. Quelques éclats poétiques, paroles ou images projetées, pourront entrer en résonance avec l’espace sonore déployé par le choeur. Ces éclats pourront être recueillis notamment chez Baudelaire, Hölderlin, Char, Brecht, Weiss.

Itinérance du matériau musical 

Formes
Nous essaierons de travailler sur différents axes : le premier étant peut-être de s’approprier les formes et les modes d’écriture précis en tant qu’éléments phares de la pensée du compositeur. La musique ne doit plus « assoupir psychiquement l’auditeur et provoquer une excitation anarchique, mais elle doit œuvrer à éclairer les consciences ». Qu’appelle à penser un chœur d’hommes — dont il se moque avec sarcasme dans les Zeitungsausschnitte, op.11 ? Un chœur de femmes ? Et lorsque les deux sont réunis soit dans une homorythmie stupéfiante dans Naturbetrachtung par exemple soit en canons au début de Litanei vom Hauch?  Ainsi, les choristes réunis autour de ce projet exploreront ce geste musical plus seulement comme un chant, mais comme un geste incorporé, collectif. Et nous verrons comment l’interprète lui-même participe de cet « engagement » réel dans la musique et au plateau.  

Timbres D’autre part, nous travaillerons l’importance des timbres et des couleurs grâce à l’effectif intime et malléable de trois instrumentistes. La coexistence des cordes et des vents : un clarinettiste  – les vents qui ne peuvent être absent de l’imaginaire de la guerre, de la marche et de la lutte ; une violoncelliste – les cordes omniprésentes dans l’œuvre de Eisler depuis l’opus 5, Pälmstrom à ses Ernste Gesange pour baryton et quatuor à cordes. Et c’est l’accordéon aux potentialités de timbres très variées et qui possède la grande qualité d’être mobile – d’ailleurs présent dans plusieurs des pièces de Eisler dont Bilder aus der Kriegsfibel – qui soutiendra les harmonies, les grands chœurs ou une voix seule et épurée dans Diese Stadt hat mich belehrt par exemple.  

Contrastes Eisler puise au creux de genres très différents : le jazz, le blues, le sérialisme, la musique dite « populaire », la marche militaire, le lied romantique… Adorno parlait de « caractères musicaux individuels » qu’Eisler tisse et met en forme par le biais de « contrastes devenus sons ». Il s’agira de trouver alors le geste juste tant pour l’agressivité et la violence des premières mesures de la Litanei que pour la fausse tendresse en souvenir du poème de Goethe qui suit, tant pour l’élan d’espoir ouvert et sans limite à la fin de Naturbetrachtung que pour la plainte droite et tristement schubertienne de l’homme qui veut en finir dans Uber den Selbstmord, voyageur d’hiver en prise avec l’insupportable.  C’est cette liberté d’écriture inouïe, toujours critique et pluraliste, aussi éloignée de l’emprise fasciste que de la tradition des chœurs de l’Armée Rouge, dont nous nous nourrirons, espérant avec Eisler : « Dans une société capable de comprendre des chansons comme celles-ci, il fera bon vivre, sans peur du danger. Ces morceaux ont été écrits dans la foi d’un tel avenir. »

Résidence n°3

Les actus

// Résidence « Vibrations » Sara Jaleco et Lionel Garcin

22, 23 et 24 novembre 2023

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